La définition du mot beau varie selon les textes et les auteurs. Elle varie aussi selon la personne, en effet le beau est subjectif. Lorsque l'on ouvre un dictionnaire encyclopédique on peut trouver la définition suivante: " qui fait éprouver une émotion esthétique (sentiment d'admiration, plaisir désintéressé, spécialt du sens de la vue). Mais cette définition est différente dans un dictionnaire philosophique, prenons par exemple la définition du beau dans le dictionnaire philosophie intitulé:" La philosophie de A à Z, aux éditions HATIER:
"Du latin "bellus" voulant dire charmant, ce qui provoque le sentiment esthétique. Ce que correspond à la perfection en son genre, obéit à certaines formes d'équilibre ou d'harmonie. On peut dire beau un objet ou un être vivant correspondant à un type idéal défini par un usage ou qui porte à un haut degré ses qualités intrinsèques. Mais le beau n'est-il que cela? Platon, dans Hippias Majeur; à ironisé sur le fait qu'on puisse parler d'une " belle marmite" comme d'une "belle vierge".
Le beau fait naître un sentiment particulier, le sentiment esthétique. Si depuis l'Antiquité, on a pu chercher à formuler des règles et des idéaux dans le domaine des beaux-arts, la modernité a approché cette notion à travers le problème de l'expérience subjective du beau. Kant, définissant le beau comme " ce qui plaît universellement sans concept", souligne la spécificité du jugement esthétique-distinct de celui qui est issu de l'entendement- et son fondement subjectif. Les beaux-arts comme la nature sont ainsi à même de nous révéler le beau. Cependant, le beau reçoit une définition historique avec la philosophie hégélienne: il est la "manifestation sensible du vrai", les différentes formes d'art exprimant des moments de la conscience universelle. Le beau naturel doit ainsi être distingué du beau artistique: seul celui-ci, issu d'une activité de l'esprit humain, justifie pleinement cette qualification".
Selon Michel Tournier dans Le miroir des idées,"Le beau et le sublime": " il y a dans la beauté un équilibre, une stabilité, une perfection qui donne à celui qui la perçoit un sentiment heureux de sérénité.L'art culmine ainsi dans la rencontre d'Apollon, dieu solaire de la beauté, et de Minerve déesse de la raison et de la sagesse.Le beau est fini et harmonieux.Il relève de la qualité, il invite au jeu à la divine gratuité d'un paradis sans obligation, ni sanction".
On retrouve aussi dans l'article "le beau, la beauté" de Voltaire, une définition qui " s'adapte" aux pays et à la société dans laquelle on évolue. Voltaire a écrit : « Demandez à un crapaud ce que c’est que la beauté, le grand beau, le to kalon. Il vous répondra que c’est sa crapaude avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête, une gueule large et plate, un ventre jaune, un dos brun. Interrogez un nègre de Guinée ; le beau est pour lui une peau noire, huileuse, des yeux enfoncés, un nez épaté.
Interrogez le diable ; il vous dira que le beau est une paire de cornes, quatre griffes, et une queue. Consultez enfin les philosophes, ils vous répondront par du galimatias ; il leur faut quelque chose de conforme à l’archétype du beau en essence, au to kalon.
J’assistais un jour à une tragédie auprès d’un philosophe. « Que cela est beau ! disait-il. — Que trouvez-vous là de beau ? lui dis-je. — C’est, dit-il, que l’auteur a atteint son but. » Le lendemain il prit une médecine qui lui fit du bien. « Elle a atteint son but, lui dis-je ; voilà une belle médecine ! » Il comprit qu’on ne peut pas dire qu’une médecine est belle, et que pour donner à quelque chose le nom de beauté, il faut qu’elle vous cause de l’admiration et du plaisir. Il convint que cette tragédie lui avait inspiré ces deux sentiments, et que c’était là le to kalon, le beau. »
On remarque aussi que la question du beau est un sujet vieux de plusieurs siècles, Platon a dit :' Le beau est associé au vrai et au bon comme une des idées les plus élevée. L'intuition de la beauté en soi est supérieure à la jouissance provoquée par les beaux objets particuliers. Être beau, c'est alors se rapprocher d'un idéal, c'est être ce qui doit être, ce qui assimile la beauté à la perfection esthétique.". La notion de beau choque selon la personne. On peut le voir dans le Misanthrope de Molière, Orionte déclame un sonnet, Philinte le trouve à son goût, cela déçoit fortement Alceste qui lui répond :" Quoi! vous avez le front de trouver cela beau?" puis quelques vers plus loin il ajoute :" Morbleu! vil complaisant, vous louez des sottises?".
jeudi 14 janvier 2010
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